Souvent les verpes de bohême sont les premiers champignons à apparaître en début de saison des morilles.
J‘ai donc profité d’un peu de temps libre ce dimanche du 17 mars pour aller arpenter les pâtures et les bosquets qui m’offrent quelques verpes de bohême presque chaque année en attendant mes premières morilles 2019.
Connaissant les lieux, j’étais confiant, surtout qu’il pleuvait depuis plusieurs jours, un temps de giboulées de mars ! Et sans surprise et avec plaisir, les premières verpes de bohême étaient là !
Je me contenterai d’observer pour cette fois en me promettant de revenir le dimanche suivant. J’avance prudemment car d’autres petites verpes sortent.
Chose promise, chose due ! Me revoilà au même endroit ce dimanche 24 mars. Les conditions météo ont changé radicalement : forte gelée la nuit, bise sensible, température élevée et soleil franc en journée. Les verpes se seront-elles adaptées à cette météo ?
Bon j’ai loupé les toutes premières et je me suis retrouvé au milieu de la station. Mais les verpes sont bien là, plutôt cachées alors je m’amuse à les dénicher. Les verpes ne sont pas faciles à voir au début mais elles sont faciles à identifier.
Si vous voulez vous amuser à les rechercher, les verpes de bohême fréquentent des biotopes semblables aux morilles et aux morillons à quelques nuances près. Elles aiment les zones caillouteuses, les bordures de pâtures sous les frênes, un peu comme les morillons. Les zones pentues, les cassures ne les dérangent pas. Contrairement aux morilles, une zone encombrée par la végétation ou des débris ne les dérange pas du tout. C’est un champignon qui pousse souvent juste un peu avant les premières morilles, une bonne occasion de se faire plaisir et de faire un peu de repérage !
Les verpes de bohême sont bien cachées, je m’amuse beaucoup à les dénicher. Ici derrière une pierre…
Là par une branche et des feuilles mortes.
Parfois, seules les feuilles mortes ou les branchettes soulevées par la verpe révèlent sa présence.
La promenade est l’occasion de nombreuses découvertes. On trouve couramment de jolis duos de verpes de bohême.
De jeunes verpes de bohême sortent encore, promesse de futures récoltes modérées s’il pleut à nouveau. Vous remarquerez qu’à l’état juvénile, le chapeau est pâle comme sur les toutes premières photo de cet article à doré comme la photo ci-dessous, puis s’assombrit avec l’âge pour devenir presque noir comme les morillons. Il existe une forme assez rare de la verpe de bohême dont le chapeau est et reste d’un beau jaune doré, que je n’ai malheureusement jamais rencontrée : Verpa bohemica var. pallida .
J’abandonne mes stations de verpes de bohême pour aller admirer de jolies pézizes écarlates – Sarcoscypha coccinea . Leur couleur rouge flamboyant m’attire autant que les amanites tue-mouches peuvent le faire à la saison des cèpes.
La semaine précédente, j’avais photographié une station alors que l’humidité et la pluie étaient encore bien présentes.
Une semaine plus tard, avec le soleil et surtout la bise, la station a perdu beaucoup d’humidité sans que cela soit encore alarmant.
Les collybies des cônes d’épicéa – Strobilurus esculentus, semblent être les champignons qui ont le plus souffert du manque de pluie en février. Ils sont peu nombreux, clairsemés cette année.
D’ailleurs, ils ont toutes les peines à grossir un peu, le fort gel nocturne devant aussi y contribuer, et déjà quelques exemplaires blanchissent, signe d’un manque d’humidité.
Dans mon secteur des Vosges Saônoises, la pousse des verpes de bohême annonce l’arrivée prochaine des premières morilles 2019, alors que la saison a bien démarré dans de nombreux autres endroits. J’en ai profité pour en récolter quelques exemplaires de façon raisonnable, car ce champignon tend à se raréfier, histoire de prolonger le plaisir à la maison.
Et pour vous, la saison est-elle commencée ? Tient-elle toutes ses promesse ?