Après mes premières morilles 2016 dans le Haut-Doubs, retour sur mes terres. Au programme prospection…
Je n’ai pas le temps de monter sur le Haut-Doubs pour rechercher les morilles coniques, ça fait loin, beaucoup de route à faire et je ne dispose pas de beaucoup de temps. Le travail sur les ruches et d’autres activités m’occupent déjà beaucoup.
Du coup, j’essaie de faire de petites sorties aux morilles à côté de chez moi en prospection pure, le soir à partir de 17h30 – 18h, jusqu’à la nuit tombante ou jusqu’à ce que je sois trempé jusqu’aux os et que je décide de rentrer. Cette année il y a peu de journées ensoleillées, il fait frais, il pleut beaucoup, le contraire des 2 saisons précédentes.
Je ne tarde pas à faire mouche, non pas avec des morilles, mais avec de magnifiques stations de verpes de Bohême. Je m’amuse à les compter et les répertorier. Souvent elles pointent le bout de leur chapeau peu de temps avant les morilles. C’est la première fois que j’en trouve dans mes secteurs. Une jolie découverte et un beau champignon esthétique et amusant à rechercher.
C’est un champignon qui devient rare en raison de la destruction de son habitat et d’un point de vue culinaire nettement en dessous des qualités gustatives de la morille. Il est souvent confondu avec la morille ou le morillon, pourtant une simple coupe longitudinale permet de l’identifier à coup sûr : le chapeau est typiquement attaché en haut du pied. De plus son chapeau n’est pas vraiment alvéolé comme le chapeau d’une morille.
Le morillon quant à lui, voit son chapeau inséré à mi-hauteur du pied.
En fouinant un peu, je découvre aussi une autre verpe, la verpe conique qui pousse elle aussi abondamment cette année.
Je suis déjà satisfait de mes premières découvertes, mais toujours pas de morilles sur ces secteurs. Je les répertorie, je reviendrai plus tard…
Toujours en exploration en fin d’après-midi, je découvre de jolies stations de morillons.
Non loin de là, je pense avoir trouvé des morilles. Je les vois de loin. Mais en me rapprochant, je constate qu’il s’agit encore de morillons. Probablement une variété particulière, peut-être, la variété hybride, à moins qu’il ne s’agisse d’une nouvelle espèce de morille dont l’insertion du pied dans le chapeau est à mi-hauteur comme certaines espèces d’Amérique du Nord. Leurs chapeaux sont ronds, assez charnus. Le pied est très épais à la base comme celui d’une morille. Encore une station à surveiller et où je devrais revenir.
Il s’agit probablement d’une rareté. J’essaierai d’approfondir mes recherches plus tard. N’empêche que je n’ai toujours pas déniché de nouveaux secteurs à morilles. La météo ne tarde pas à s’en mêler et il pleut des trombes d’eau. Déjà que ce n’était pas facile de faire des photos correctes en soirée, avec la pluie cela risque de devenir compliqué. Qu’à cela me tienne, je sors quand même…
Je n’ai pas fait 10 mètres que j’aperçois une magnifique morille. Enfin mes prospections ont payé. Une magnifique morille au chapeau gris pâle se présente devant moi. C’est la première, elle est magnifique… La pluie est vite oubliée !
Dès lors les trouvailles s’enchainent mais il pleut tellement que je ne peux pas faire de photo. Je découvre une belle station de pézizes veinées – Disciotis venosa avec son odeur de chlore ou de piscine que je parviens à sentir malgré la pluie battante.
Elle ne sont pas encore étalées et n’ont pas encore ces jolies veines qui leur ont donné ce drôle de nom d’oreille de cochon. Je me promets de revenir faire une récolte plus tard.
Motivé comme jamais, je poursuis mes recherches et je découvre une magnifique station de morilles. Sur à peine plus d’un mètre carré, il y a là 9 belles morilles. Je suis aux anges !
Elles sont magnifiques, mais la pluie, le froid et les limaces commencent à faire leur œuvre, alors je cueille et je complète ma récolte du jour.
Cette fois, j’ai bien compris leur façon de pousser cette année : elles recherchent le soleil et la lumière.
J’ai bien retenu la leçon de cette première récolte. Je mets ce secteur de côté, j’y reviendrai plus tard et je décide de prospecter un nouveau secteur, histoire de voir si j’ai compris…
Je découvre de nouvelles stations de verpes coniques, de morillons et alors que je longe un bosquet, mon œil est attiré par quelque chose de blanc. Bizarre, je n’ai jamais vu de calcaire aussi blanc dans le coin, sinon sur le Doubs. J’entre dans le bosquet.
En fait, je viens de découvrir une nouvelle station de tricholomes de la Saint-Georges ou vrais mousserons – Calocybe gambosa
Ils forment une longue ligne dans ce bosquet. Certains sont déjà assez gros mais ils sont plutôt bien cachés par la végétation.
Je pose mes affaires et je ne garde que mon appareil photo. La lumière du jour baisse. Je suis la ligne des champignons pour avoir une idée de l’importance de la station. Il y a un endroit à peine plus dégagé en fin de ligne, machinalement je regarde et je découvre une belle morille juste là.
Bien content de cette découverte, je fouille cette petite zone par l’extérieur en ressortant du bosquet. Il fait quasiment nuit. Et là, dans l’herbe haute, j’en découvre une seconde.
Souvent la morille pousse là où on ne l’attend pas, au détour d’un bosquet, dans un secteur qui ne semble pas engageant ou encore… dans son jardin !
Je sors un matin, dans l’herbe, à 3 mètres de la porte, j’aperçois des alvéoles grises là où il y a quelques années nous avons coupé un vieux pommier malade et dont il ne reste aujourd’hui que la souche. Je m’approche et je découvre deux belles morilles de jardin !
Du coup, je reprend espoir pour retrouver des places à morilles coniques dans mon secteur.
En tout cas ce début de saison est formidable, rien de comparable avec les deux dernières saisons. Je n’ai qu’une idée en tête, réaliser une journée ou au moins un grosse après-midi aux morilles, retourner sur les secteurs qui m’ont offert de jolies surprises et commencer à réaliser de belles récoltes.