Mes pérégrinations m’ont fait glisser presque sans que je ne m’en aperçoive des morilles du Haut-Doubs vers les champignons d’été.
Après un mois de mai particulièrement pluvieux, voilà l’été qui s’invite en juin avec les premières grosses chaleurs (35°C). À peine le temps de quelques petits épisodes pluvieux et nous voici en plein été. Mais évidemment, les choses climatiques étant ce qu’elles sont, nous subissons un été sec sans orage et particulièrement chaud en juillet (37,6° C). Un temps idéal pour aller se rafraîchir le soir lors de petites sorties aux champignons.
J’aime le début d’été, les espèces de champignon s’enchaînent, avec en fil rouge les premiers cèpes d’été et les premières girolles.
Plaisir charnel, rencontre éphémère, mais rendez-vous assuré et plaisir toujours partagé avec dame girolle, sans peur du lendemain…
Puis fin juillet, avec la chaleur persistante, la sécheresse et quelques petites et courtes averses orageuses, les pousses de certaines russules apparaissent, tandis que les derniers cèpes sont dévorer par les bousiers d’Europe et les limaces alors que les girolles non dévorées sèchent littéralement sur pied.
J’aime cette période car généralement la forêt est encore calme et peu fréquentée pour peu que l’on s’éloigne des sentiers battus. La forêt est capable de s’offrir à qui sait la contempler.
Chemin faisant, par cette belle journée d’été, envahie de lumière, chaude et humide, la forêt s’est offerte à moi…
J’aime profiter de la chaleur moins forte en fin de journée et du coucher du soleil encore tardif pour aller me balader. L’occasion de réaliser de belles découvertes, de jolies récoltes ou de tout simplement s’émerveiller de ce que la nature nous offre.
Soudain au détour d’un chemin, éclairé par un rayon de soleil ayant réussi à se faufiler entre les branches, luisant de mille feux, comme posé sur ta souche, tu m’attendais là !
J’aime voir les papillons voler de fleur en fleur, les abeilles butiner. J’aime admirer la nature en action. Cela a un côté apaisant et rassurant, les choses ne sont pas figées et s’enchaînent dans une logique qui nous échappe encore mais dont nous devinons toute la perfection et dont nous profitons de toute sa beauté.
Nos chemins se croisèrent, toi magnifique vulcain, moi à peine taquin, nous un instant compères…
J’aime l’été pour les surprises qu’il sait m’offrir au détour d’un chemin. Ici des framboises sauvages qui seront les bienvenues pour me désaltérer et m’offrir une agréable pause alors que la chaleur est encore écrasante, là une magnifique tâche de girolles pourtant bien abritées dans la mousse et cachées par les branches basses des résineux, mais trahies par leur couleur orange vif.
Plaisir enfantin, plaisir simple, plaisir gourmand ? Non, juste mon plaisir de goûter à ces fruits ! Point de fruit défendu, de tentation superflue et de plaisir interdit…
L’été s’est invité, l’été est là, subrepticement il s’est glissé.
L’été en pente douce…