Terrain trop acide : pas de morilles !

Lors de mes prospections aux morilles dans les Vosges saônoises non calcaires, j’ai effectué des prélèvements du sol car le gré et ses dérivés dominent.

Morille commune du Haut Doubs. Cette station était à quelques mètres seulement d'une station de morilles coniques.

Cette année, lors de mes prospections aux morilles dans les Vosges saônoises, j’ai effectué quelques prélèvements afin de vérifier l’acidité du sol.

Les Vosges saônoises ne sont pas calcaires, le gré et ses dérivés prédominent. Lorsque j’ai trouvé mes premières morilles coniques sur les collines des Vosges, j’ai effectué des prélèvements. J’avais obtenu un pH de 6.3, ce qui correspond à un terrain légèrement acide.

Cette année, lors de mes pérégrinations, j’ai découvert de nombreux secteurs qui paraissaient convenables pour les morilles.

Taupinière, humidité et mousse au sol dans une secteur riche en frênes. Un biotope normalement idéal pour la pousse des morilles.
Taupinière, humidité et mousse au sol dans une secteur riche en frênes. Un biotope normalement idéal pour la pousse des morilles.

Mais je n’en trouvais pas une seule. De plus, la saison étant mauvaise, il m’était difficile d’éliminer ces secteurs. On y trouvait tous les ingrédients pour les morilles : frênes, taupinières, lierre au sol, végétation peu présente au sol.

Un sous-bois où le frêne domine, potentiellement bon pour les morilles.
Un sous-bois où le frêne domine, potentiellement bon pour les morilles.

Sur les sols non calcaires, il est difficile de s’aider de la végétation typiquement calcicole. On ne la rencontre pas, même s’il s’avère que le sol est  neutre ou légèrement acide.

 

Un terrain potentiellement propice aux morilles
Un terrain potentiellement propice aux morilles

Lors d’une sortie dans le Haut-Doubs, là où la question de la présence de calcaire ne se pose pas car il est présent partout, j’ai eu la chance de découvrir un secteur où poussaient à seulement quelques mètres, des morilles coniques et des morilles communes.

Une morille conique du Haut Doubs poussant sur les sols typiquement calcaires du Jura.
Une morille conique du Haut Doubs poussant sur les sols typiquement calcaires du Jura.

Cette station était constituée de jeunes noisetiers et de résineux. Je sais par expérience que les résineux ont tendance à acidifier la terre, mais je me demandais dans quelle mesure.

Morille commune du Haut Doubs. Cette station était à quelques mètres seulement d'une station de morilles coniques.
Morille commune du Haut Doubs. Cette station était à quelques mètres seulement d’une station de morilles coniques.

J’ai donc prélevé un peu de terre pour connaître son pH et le comparer au pH des stations que je connais dans les Vosges saônoises ainsi qu’à celui des stations que j’avais prospectées en vain.

Lors de ma mesure, j’ai retrouvé le même pH que celui que j’avais trouvé sur mes stations à morilles coniques en Haute-Saône : 6.3. Les secteurs en Haute-Saône que j’avais prospectés me donnent quant à eux, un pH de 5.5, ce qui représente un sol très acide.

Ces résultats me posent questions. Un pH de 6.3 serait-il le pH idéal pour la pousse des morilles coniques que ce soit dans le Haut-Doubs calcaire ou les Vosges saônoises gréseuses ? Il faudra effectuer d’autres mesures. En tout cas, cela m’a permis d’éliminer définitivement des secteurs que je trouvais pourtant intéressants.

Lors de mes futures prospections, il faudra que j’intègre ce paramètre et que je découvre ce qui permet à certaines zones d’avoir une acidité moins importante, propice aux morilles : remontées de calcaire, changements chimiques du sol…

Auteur/autrice : theLJL70

Un petit peu de moi, un résumé, un raccourci... Pour en savoir un peu plus, n'hésitez pas à consulter cette page : A propos

5 réflexions sur « Terrain trop acide : pas de morilles ! »

  1. J’ai trouvé votre article tres intéressant, car je vis en Norvège depuis 15 ans et j’ai toujours pensé qu’il y avait un facteur supplémentaire dans le terrain qui fait que les morilles poussent où pas. Je sais qu’il y en a, mais vu la latitude du pays, il y a des différences pour leur apparition. Pouvez-vous m’expliquer comment vous mesurez l’acidité du terrain, je connais le papier tournesol, mais je ne suis pas sur si c’est le moyen idéal. Mélangez-vous la terre à de l’eau pour effectuer la mesure?
    Sympa si vous pouvez m’aider.
    Salutations.
    Michel

    1. Bonjour,

      Généralement, je prélève un échantillon depuis un taupinière, les taupes creusant grosso-modo là où sont les sclérotes des morilles. Pour déterminer le pH, vous pouvez utiliser soit un appareil électronique, soit du papier pH. La procédure est la même : mélange de la terre avec de l’eau distillée ou déminéralisée puis mesure. Je me sers également des cartes géologiques pour avoir une idée d’ensemble du pH et du type de terrain.
      Bonne chance dans votre quête des morilles danoises !

  2. Super intéressant je suis dans les Vosges également et c’est vrai que d’un valons à l’autre nous changeons radicalement de sol et donc de ph
    J’ai l’impression que la conique est moin difficile en terme d’acidité du sol que la morille commune.
    Peut être pourrions nous faire une sortie en commun dans des lieux inconnus en « prospection »

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