Un petit résumé de mes sorties aux morilles avec au programme, quelques récoltes et beaucoup de promenades contemplatives en raison de la sécheresse qui touche mon secteur.
Grâce aux quelques pluies du début du mois d’avril, je m’en sors plutôt bien grâce à une de mes stations à morilles coniques. Mais le manque de pluie est criant, chaleur et vent compromettent de plus en plus la saison.
Le 20 avril, je tente une prospection aux morilles sur une toute petite remontée de calcaire, d’à peine quelques mètres de large, très proche de chez moi. Je sais qu’on y trouve de jolies pézizes veinées, les morilles peuvent ne pas être loin, c’est en principe un bon indicateur de biotope.
Les pézizes veinées, Disciotis venosa, sont bien cachées, il faut écarter la végétation pour les voir en entier. J’en profite pour en récolter quelques unes. Malgré leur forte odeur d’eau de javel ou de chlore, comme l’eau de piscine, c’est un bon comestible. Faute de morilles, elles feront un accompagnement de choix pour le repas du lendemain.
Le 21 avril, petite sortie, plus pour la balade que pour les champignons. Outre le fait de braconnage de « viandards », d’abattage de vache dans les prés, une nouveauté : un chevreuil a été tué uniquement pour récupérer la tête qui trônera fièrement quelque part. En trois balades rapides, j’ai droit à un rapace, un chevreuil et un renard abattus. Parfois la Haute-Saône a son côté rural qui ressort bien, malheureusement pas le bon côté, j’ai l’impression de voir le film Délivrance en live !
Le 23 avril, grosse balade sur des secteurs plus calcaires, c’est vraiment très sec, temps estival, la prospection se transforme en balade en forêt puis le long de la rivière Ognon …
Le 24 avril, je continue le suivi de pousse d’une station de verpes coniques – Verpa conica. Le 18 avril, les premières pointaient à peine le bout du chapeau, le 24 avril, elles ont à peine grandi, sèchent déjà et leur chapeau est déjà totalement noir…
Côté morilles, c’est le même phénomène. Elles grandissent peu et leurs arrêtes noircissent déjà. Il y a malgré tout grâce à encore un peu d’humidité dans le sous bois, quelques pousses et jeunes exemplaires. Voici quelques spécimens photographiés le 18 avril :
Et voici la même morille, photographiée quelques jours plus tard, le 24 avril : elle a peu grandi, vieillit déjà à cause de la chaleur et de la sécheresse.
Je parcours ma station. Certaines morilles sont en train de sécher et de pourrir. Je ne vois plus de nouveaux exemplaires sortir de terre, la pousse semble s’être arrêtée.
Heureusement, bien cachées par la végétation qui semble avoir bien profité des quelques pluies et de l’ensoleillement, il reste de nombreuses et belles morilles coniques. J’en profite pour réaliser une petite cueillette de quelques dizaines d’individus, en me disant qu’il est possible qu’il s’agisse des derniers de la saison des morilles coniques.
Le lendemain, retour dans la région de Besançon dans le but de prélever une Verpa pusilla et de réaliser une étude microscopique complète sur un exemplaire frais. La pousse est terminée, nous nous contenterons d’un exemplaire séché. Profitant d’un peu de temps libre, nous visitons cette station et je trouve cette jeune morille bien blottie dans la mousse. Les arrêtes noircissantes de ses alvéoles montrent bien l’effet du manque de pluie et des fortes chaleurs. Il a pourtant plu le week-end précédent là-bas, ce qui n’est pas le cas dans ma région.
Depuis vendredi, nous connaissons un temps pluvieux, plus frais, neigeux en altitude. Je me demande si mes stations à morilles et verpes coniques qui produisaient vont redémarrer. Je me demande également si les stations qui n’ont pas encore produit vont enfin se réveiller. Réponses à mes interrogations dans quelques jours …