Coupes de bois et pollution

Les coupes de bois sont une source de revenus non négligeable pour nos communes et notre région et une source d’emplois locaux.

Je n’ai rien contre l’exploitation de nos forêts. Les coupes de bois sont une source de revenus non négligeable pour nos communes et notre région et une source d’emplois locaux.

Mais force est de constater que depuis quelques années, avec la mécanisation, nous sommes passés de simples coupes de bois à une exploitation à outrance, dans une logique de sylviculture. De nouvelles essences sont plantées, changeant définitivement la nature du sol et l’équilibre de ce fragile biotope qu’est une forêt.

Si encore l’augmentation et l’intensification des coupes de bois entraînaient, dans cette période difficile, une forte augmentation des emplois dans la filière bois, cela pourrait être considéré comme une belle consolation, mais ce n’est pas la cas. La filière bois continue de perdre des emplois. Notre bois est vendu en grande partie à l’étranger et ne profite même pas à la plupart des scieries locales.

Si l’on va visiter nos forêts, on constate, sous la pression des industriels concernés, des coupes d’arbres dont le diamètre est de plus en plus petit. Il devient de plus en plus difficile de voir des arbres de belles tailles. Espérons que nous n’aurons jamais besoin de tels arbres dans le futur, ce serait un comble que d’avoir à en importer un jour.

Coupes de bois en cours : sol tassé, arbres abîmés et branches jonchant le sol.
Coupes de bois en cours : sol tassé, arbres abîmés et branches jonchant le sol.

On ne supporte plus de sous-bois dans nos forêts, elles sont éclaircies en permanence et à chaque coup de vent ou orage, les arbres qui ont été sélectionnés sont fragilisés et cassent souvent.

Arbre cassé par le vent dans une zone trop éclaircie.
Arbre cassé par le vent dans une zone trop éclaircie.

Cette exploitation à outrance fragilise également la filière, que restera-t-il à exploiter dans quelques années si on n’a pas su gérer correctement nos forêts aujourd’hui ?

Ce changement entraîne de profonds changements de biotope : disparition des mares à tritons, disparition des salamandres et disparition de nombreuses espèces de champignons, apparition de plantes invasives, invasion de certains secteurs par les ronces à tel point, qu’il y a quelques années, on allait jusqu’à épandre des herbicides pour tenter de les faire disparaître.

Anciennes coupes devenues un désert fongique.
Anciennes coupes devenues un désert fongique.

D’un point de vue fongique, le passage répété des engins, outre leur coût prohibitif d’exploitation et les dégradations occasionnées sur les arbres restant, fait naître des zones complètement désertiques. Même après plusieurs années, les anciennes coupes offrent peu d’espèces de champignon, les restes de bois coupés ont même toutes les difficultés à disparaître.

Tronc coupé, bois pourrissant et canette de bière : une scène habituelle !
Tronc coupé, bois pourrissant et canette de bière : une scène habituelle !

Parallèlement, pour les exploitants, leur lieu de travail semble n’être qu’une vaste poubelle, restes de repas, bouteilles, conserves, câbles d’acier et bidons d’huile jonchent le sol. Et à la coupe suivante, on en rajoute de nouveau.

Bidon d'huile abandonné : une autre sale habitude des exploitants.
Bidon d’huile abandonné : une autre sale habitude des exploitants.