Cette année, lors de mes prospections aux morilles dans les Vosges saônoises, j’ai effectué quelques prélèvements afin de vérifier l’acidité du sol.
Les Vosges saônoises ne sont pas calcaires, le gré et ses dérivés prédominent. Lorsque j’ai trouvé mes premières morilles coniques sur les collines des Vosges, j’ai effectué des prélèvements. J’avais obtenu un pH de 6.3, ce qui correspond à un terrain légèrement acide.
Cette année, lors de mes pérégrinations, j’ai découvert de nombreux secteurs qui paraissaient convenables pour les morilles.
Mais je n’en trouvais pas une seule. De plus, la saison étant mauvaise, il m’était difficile d’éliminer ces secteurs. On y trouvait tous les ingrédients pour les morilles : frênes, taupinières, lierre au sol, végétation peu présente au sol.
Sur les sols non calcaires, il est difficile de s’aider de la végétation typiquement calcicole. On ne la rencontre pas, même s’il s’avère que le sol est neutre ou légèrement acide.
Lors d’une sortie dans le Haut-Doubs, là où la question de la présence de calcaire ne se pose pas car il est présent partout, j’ai eu la chance de découvrir un secteur où poussaient à seulement quelques mètres, des morilles coniques et des morilles communes.
Cette station était constituée de jeunes noisetiers et de résineux. Je sais par expérience que les résineux ont tendance à acidifier la terre, mais je me demandais dans quelle mesure.
J’ai donc prélevé un peu de terre pour connaître son pH et le comparer au pH des stations que je connais dans les Vosges saônoises ainsi qu’à celui des stations que j’avais prospectées en vain.
Lors de ma mesure, j’ai retrouvé le même pH que celui que j’avais trouvé sur mes stations à morilles coniques en Haute-Saône : 6.3. Les secteurs en Haute-Saône que j’avais prospectés me donnent quant à eux, un pH de 5.5, ce qui représente un sol très acide.
Ces résultats me posent questions. Un pH de 6.3 serait-il le pH idéal pour la pousse des morilles coniques que ce soit dans le Haut-Doubs calcaire ou les Vosges saônoises gréseuses ? Il faudra effectuer d’autres mesures. En tout cas, cela m’a permis d’éliminer définitivement des secteurs que je trouvais pourtant intéressants.
Lors de mes futures prospections, il faudra que j’intègre ce paramètre et que je découvre ce qui permet à certaines zones d’avoir une acidité moins importante, propice aux morilles : remontées de calcaire, changements chimiques du sol…