Ou tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la morille sans oser le demander, ou bien encore les secrets de la morille.
Tel aurait pu être le titre de l’ouvrage que je vais vous présenter. Un tour d’horizon complet sur la morille.
Mais voilà, les gens de la Société Mycologique de France – SMF sont des gens sérieux. Et lorsqu’ils traitent du sujet de la morille, le titre devient Bulletin de la Société Mycologique de France, Tome 126, fascicules 3 & 4 – 2010.
Ce fascicule est une somme de connaissances accumulées par Philippe Clowez. Et il nous livre là un article formidable intitulé « Les morilles – Une nouvelle approche mondiale du genre Morchella ». Étant donné l’intérêt que la morille suscite parmi les ramasseurs de champignons, on peut affirmer qu’il s’agit là d’un ouvrage indispensable à posséder si l’on souhaite progresser dans la recherche et dans l’identification des morilles. Je suis d’ailleurs étonné qu’il n’ait pas fait un tabac chez les ramasseurs.
Passionné par les ascomycètes en général et par les morilles en particulier. Je me suis procuré ce fascicule. La principale nouveauté est la nouvelle classification du genre qui est proposée, à partir de l’observation du biotope (environnement, arbres et arbustes, plantes) et à partir de l’observation des champignons eux-mêmes (forme du chapeau, taille et profondeur des alvéoles primaires et secondaires, couleur, stipe).
A l’arrivée, ces observations minutieuses permettent à Philippe Clowez, un pharmacien passionné par ces champignons, de proposer une clé de détermination très complète, bien décrite et illustrée qui permet de mettre un nom à vos champignons. De nombreuses photos sont de Luc Martin, un autre passionné des morilles, aujourd’hui parti les observer au paradis des « morilleurs ». Vous pouvez les consulter sur son site que sa fille Hélène continue de maintenir en son souvenir et pour notre plus grand plaisir.
Chaque année, sur les forums de ramasseurs de champignon, j’ai l’occasion de voir une variété incroyable de morilles. peut-être est-ce là l’occasion de les identifier, à condition bien sûr d’avoir des informations précises sur leur biotope, des photos valables et des ramasseurs préoccupés par autre chose que de remplir leur gamelle. Il faut quand même bien reconnaître que la morille est un genre difficile à aborder, comme nombre de champignons comestibles, elle est affublée d’un nombre incroyable d’appellations locales et elle fascine !
Si vous souhaitez vous intéresser un peu plus à la morille grâce au travail effectué dans ce fascicule, il vous faudra certainement vous y reprendre à plusieurs fois : Prendre le temps de lire et relire certains passages plus difficiles (mais rien d’insurmontable) puis vous astreindre à des observations minutieuses sur le terrain et des exemplaires récoltés. A ces conditions, cet ouvrage deviendra vite indispensable et utile. Et il vous fera certainement progresser dans vos futures quêtes de ce champignon amusant à rechercher, dans une façon originale d’allier nourriture spirituelle et plaisir culinaire.
Indispensable au mycologue comme au passionné, cet ouvrage d’un peu plus 380 pages, doit figurer dans votre bibliothèque. Il n’est pas vendu en librairie mais vous pouvez vous le procurer directement auprès de la SMF en envoyant un chèque de 30 €.
S’il est très complet, ne croyez cependant pas qu’on connait tout de la morille. Elle continue de faire l’objet de nombreuses recherches et de surprendre par sa stratégie de colonisation. Ainsi, on apprend grâce au professeur Pilar Junier, directrice du Laboratoire de microbiologie de l’Université de Neuchâtel, que la morille est capable d’élever des bactéries pour assurer sa subsistance. Après les fourmis qui élèvent des pucerons et des champignons, voici une nouvelle découverte sur ce champignon présentée par la RTS que vous pouvez écouter ici.
La saison des morilles 2014 n’est pas commencée, vous avez juste le temps de commander l’ouvrage de Philippe Clowez. Cette fois si vous ne trouvez pas de morilles, vous n’avez pas d’excuse !