Morilles : repérer les bons coins

Avec le début de la saison des morilles 2013 qui va débuter, repérage des bons coins potentiels et analyse de deux nouvelles stations pérennes à morilles.

Avec le début de la saison des morilles 2013 qui va débuter, il est nécessaire de faire un petit repérage par avance des bons coins potentiels.

Chaque année, j’élargis mon champ de recherche dans le but de trouver de nouvelles stations à morilles. Je cherche en priorité les places à morille pérennes, là où je sais que les années suivantes, je pourrai faire quelques récoltes.

A l’occasion d’une petite sortie ce vendredi, j’en profite pour vous donner mon analyse de 2 nouveaux secteurs que j’ai repérés. Ma sortie avait plusieurs buts : découvrir des secteurs potentiels à gyromitres (non comestibles) et hygrophores de mars afin de parfaire la précision de la répartition géographique que nous avons de ces champignons et trouver de nouvelles places à prospecter pour les morilles et autres ascomycètes à des altitudes supérieures à 350 mètres afin de parfaire ma connaissance de l’implantation de ces champignons en fonction de l’altitude.

Randonnée dans les Vosges saônoises.
Randonnée dans les Vosges saônoises.

Randonnée rapide donc sur les chemins des Vosges saônoises … Et découverte de 2 secteurs intéressants. Le premier se situe à 450 m d’altitude, le second se situe à 500 mètres d’altitude. J’avais déjà décrit mes places à morilles et certaines places à prospecter ici : mes coins à morilles – partie 1, mes coins à morilles – partie 2, ma façon de prospecter, etc (vous pouvez retrouver l’intégralité de ces articles en tapant « morilles » dans le module de recherche ou en cliquant sur le mot « morille » dans le nuage de tags).

Le premier secteur est très vaste, situé à 450 mètres d’altitude, il est constitué de jeunes frênes, de frênes de taille plus importante et de nombreux noisetiers. Le sol est noir, a priori, riche en humus, couvert de nombreux débris ligneux et recouvert de lierre. Il semble assez moussu également, signe évident d’humidité. Il est traversé par un ruisseau. Il est fort à parier que la terre est plutôt légère. Je n’ai pas d’idée sur l’acidité du terrain.

Une station potentielle à morille située à 450 mètres d'altitude.
Une station potentielle à morille située à 450 mètres d’altitude.

Ce secteur est très vaste et il me faudra du temps pour le prospecter correctement.

Il possède en outre une caractéristique intéressante. Une partie est plutôt ombragée, tandis que l’autre est exposée en plein soleil. Il suffit d’observer les chatons de noisetiers pour s’en rendre compte.Excusez-moi au passage pour la piètre qualité de la photo, qui a été prise à la tombée de la nuit. Je n’ai pas voulu utiliser le flash et transis de froid, j’ai du un peu trembler.

Le second secteur est situé à 500 mètres d’altitude. Il est constitué de jeunes frênes, de noisetiers et on trouve également quelques trembles. C’est une zone assez vaste aussi. Le sol est constitué de débris ligneux, la terre est noire, très riche en humus. Quelques résineux – sapins des Vosges sont éparpillés par endroit. La zone semble humide, présence de mousse au sol ainsi que de lierre. La zone semble bien exposée au soleil tout en étant a priori protégée du vent.

Une station potentielle à morilles située à 500 mètres d'altitude.
Une station potentielle à morilles située à 500 mètres d’altitude.

En y passant rapidement, j’ai également trouvé quelques pervenches qui recouvrent le sol. Quel rapport me direz-vous ? Si, en effet, la morille n’est pas associée à cette plante, j’utilise souvent les plantes comme les jardiniers et certains agriculteurs le font pour obtenir des indicateurs du biotope.

Petite Pervenche - Vinca minor L.
Petite Pervenche – Vinca minor L.

Ici la présence de pervenche m’apprend que le sol est frais, riche, ombragé ou mi-ombragé et surtout que le sol est peu ou pas acide ce qui est primordial pour les morilles.

Pour la prospection, j’utiliserai la seule méthode valable pour ces 2 secteurs : une fois que la saison aura démarré, je m’y rendrai régulièrement. Mon sixième sens me dit qu’au moins un de ces secteurs sera intéressant.

Je suis néanmoins bien incapable de vous dire quel type d’ascomycète j’y rencontrerai : morilles du groupe elata ou morilles du groupe esculenta, morillons ou verpes…

Morilles du groupe esculenta
Morilles du groupe esculenta

La saison est loin d’être commencée, avec les fortes gelées de ces derniers jours, les sources sont prises par la glace. La végétation est plutôt en retard pour l’instant. Ce sont les conditions climatiques de ces prochains jours qui donneront le tempo.

Une source en partie gelée.
Une source en partie gelée.

Rendez-vous dans quelques semaines pour le résultat de mes prospections.

Si vous êtes un chercheur de morilles chevronné, je suis certain que ces secteurs vous parlent non ?