Il y a une semaine, on grelottait encore, il neigeait. Depuis quelques jours, il fait enfin un peu de soleil, les températures ont sensiblement remonté en journée. Malheureusement, un fort vent dessèche tout. Autrement dit, il faudra encore patienter ici avant d’envisager de voir quelques morilles pointer le bout de leur chapeau.
Le massif des Vosges, non calcaire, a beau avoir du mal à se réchauffer, j’en profite malgré tout pour tenter une petite sortie afin de me faire une idée de l’avancement de la végétation et d’évaluer ce qui manque pour démarrer la saison des morilles dans mon secteur.
Je randonne donc entre 350 m et 650 m. Cela me permet de visiter quelques biotopes intéressants que j’ai repérés pour les morilles lorsque la saison débutera. En même temps, j’essaie de découvrir des stations à hygrophores de Mars, champignon encore plus rare que les morilles par ici.
Si le soleil réchauffe bien le sol, force est de constater que le vent a tout dessécher, aussi bien en altitude qu’en plaine. Mes stations de tubaires donnent un verdict sans appel grâce à leur caractéristique hygrophane : nous manquons cruellement d’humidité en surface.
Les oreilles de Judas – Auricularia auricula-judae, qui avaient débuté une jolie colonisation d’un tronc mort, sont complètement sèches.
La végétation reste très en retard. Alors que les Forsythia n’ont toujours pas fleuri dans les jardins, il en est de même pour les jonquilles sauvages dans certains sous-bois. Seules certaines sont en fleur, d’autres ne sont qu’en bouton. Les feuilles ne se sont pas beaucoup développées cette années.
L’ail des ours, souvent signe de terrain propice aux morilles, n’a sorti que quelques feuilles d’un vert tendre.
Dans une ormeraie, zone plutôt marécageuse, le ruisseau coule tranquillement, l’herbe pousse à peine. La progression est facile par rapport à certaines années plus humides. Les iris sont à peine visibles.
Dans le marécage, c’est le festival des « mousses » ou sphaignes en tout genre. Malheureusement, le terrain reste très acide et ne convient pas pour les morilles.
Seule consolation, dans une vieille pessière humide, quelques collybies des cônes d’épicéa – Strobilurus esculentus, qui poussent sur des cônes enterrés d’épicéas.
Ma petite promenade se poursuit avec le chant des oiseaux, ma première rencontre avec un écureuil et ce magnifique polypore marginé – Fomitopsis pinicola, sur un vieux tronc cassé d’épicéa, champignon que je trouve particulièrement esthétique.
Pas de morille, la saison est loin d’avoir commencé dans mon secteur. Il faut encore attendre que le printemps s’installe un peu plus, que la pluie humidifie le terrain. Elle n’est en rien compromise.
Mais peu importe, nous ne sommes pas pressés. S’il est une qualité que le chercheur de morille doit avoir en plus de la persévérance, c’est bien la patience. Le plaisir de la cueillette viendra plus tard.
Salut JL
Aujourd’hui, en Haute Normandie, le 05/04/2013, 5 cm de neige, température 7 degrés celsius.
Ce n’est pas encore pour ce weed – kend , la première sortie.
Et merci, pour cette jolie balade.
A + Didier.
Salut Didier,
Ce n’est pas mauvais un peu de neige tardive. Un changement de temps est attendu la semaine prochaine. Il devrait enclencher les premières réelles pousses dans ta région et dans la mienne, si la douceur et un peu de pluie arrivent doucement.
Dans les régions où les pousses n’ont pas débuté, tout le monde s’impatiente, l’attente est longue, ce qui compte c’est d’être prêt !
Bonsoir Jl
Merci pour toutes tes infos toujours intéressantes
Toujours de jolies photos merci et spécialement pour les Polypores marginés.
Bonne nuit
Margot
Bonjour Margot et merci,
J’ai d’autres photos de champignons de souche très esthétiques en stock, je ferai une galerie spécialement pour ceux-là.
Salut Barbichou!
Une petite balade pour moi cet après-midi, un bel ensoleillement, il ne manque que les pluies à venir ces jours prochains et la hausse des températures pour sortir le couteau!
Pas vu de morille de mon côté mais de belles places repérées. Grâce à toi, j’ai davantage arpenté les secteurs très proches de chez moi et j’ai trouvé des stations de mercuriales vivaces sur des « dépôts fluvioglaciaires », d’après la carte géologique. Moi qui était persuadé qu’elle ne venait que sur terrain calcaire. C’est pour moi un bon indicateur pour les morilles blondes ou grises, pour les coniques je n’en sais rien.
Sur ces deux stations, elles venaient sous sapin blanc à proximité de jeunes frênes et noisetiers. Croisons les doigts, j’irai voir en fin de semaine prochaine.
Salut,
C’est encourageant comme biotope…Ici pas de soleil cet après-midi, et il faisait frisquet, pourtant j’étais à peine entre 450m et 600 m (voir photo du module facebook) C’est terriblement sec, mais c’est un joli biotope moussu peuplé principalement de sapins blancs, légèrement acide (pervenches en fleurs à un endroit)… on va se faire une danse de la pluie :D
Oui je veux bien! Et puis aussi brûler des cierges, payer un marabout, … :D
Efficace ce marabout!
oh oui, mêmes les morilles ont poussé avec la pluie :)