Même si nous n’avons pas encore eu de grosses gelées nocturnes, l’hiver s’est installé, faisant disparaître peu à peu les champignons d’automne.
Cela reste une période intéressante car peu de ramasseurs fréquentent encore les forêts. Et avec ce temps doux et humide, de belles surprises nous attendent. Les récoltes de champignons peuvent se révéler très fructueuses.
En automne, on ne peut pas les manquer. Elles égaient les forêts. C’est toujours un plaisir de les rencontrer. Je veux parler des amanites tue-mouches. Leur couleur rouge flatte l’œil.
Généralement, les cèpes de Bordeaux ne sont jamais loin des amanites tue-mouches. Ils profitent des rayons du soleil automnal, cherchant le moindre abri pour pousser.
Et quelques amanites rougissantes en profitent pour tenter une dernière sortie.
C’est aussi la période de l’année où les lactaires sont abondants. Ils forment de grandes colonies sous les sapins et les épicéas.
Mais on en rencontre également sous les feuillus comme ces lactaires à lait brûlant sous les noisetiers.
La saison a été prolifique en helvelles et les helvelles crépues sont abondantes et magnifiques cette année.
Parmi les champignons remarquables cette saison, il faut noter l’abondance des girolles, surtout de Cantharellus cibarius et pallens. Cachées dans les feuilles et grâce à l’absence de gel, elles ont continué à se développer.
C’est l’occasion rêvée pour faire une jolie récolte juste avant les fêtes. Trouver en abondance de si belles girolles aussi fraîches à cette époque de l’année n’est pas commun, une aubaine dont mes convives profiteront dans quelques jours.
Curieusement, les trompettes qui ont fait une apparition remarquée très tôt cet été, n’ont pas profité des clémences climatiques. De fort belle taille, elles sont désormais vieilles, attaquées par les limaces et souvent gorgées d’eau.
Certaines lépiotes, champignons souvent majestueux, profitent bien de cette arrière saison et partent à l’assaut d’une fourmilière sous les résineux.
D’autres moins chanceuses commencent à vieillir mais elles restent toujours élégantes grâce à leur grand pied élancé et leur gros chapeau étalé.
En cet fin de saison, on retrouve classiquement des champignons tardifs. Parmi eux, les clitocybes nébuleux forment de grandes taches. Cette année, ils sont particulièrement nombreux et abondants. Comme, fort heureusement, ils ne sont pas ramassés dans la région, ils atteignent des dimensions et densités remarquables.
Beaucoup plus recherchés, les pieds bleus sont également présents. C’est un champignon avec de jolies couleurs et une odeur vraiment agréable.
Et les pieds de moutons particulièrement abondants cette années sont toujours là. Certains commencent à être trop vieux.
Les pieds de mouton roussissants – Hydnum rufescens plus petits et tardifs sont présents en grand nombre, formant de grandes taches parsemant le sol de leur chapeau.
L’hiver arrive, la neige a fait sa première apparition jusqu’en plaine. Avec cette première neige lourde et mouillée, il faut prendre garde à ne pas raccrocher les branches des sapins sous peine d’être douché par cette neige glacée.
Mais les champignons sont toujours là. Si certains n’ont pu échapper au manteau neigeux comme ces chanterelles en tube – Craterellus tubaeformis ou ce vieux bolet à pied rouge – Boletus erythropus.
D’autres ont été protégés par les branches basses des sapins.
Amanites tue-mouches et chanterelles en tube profitent de cet abri pour continuer de pousser.
Les cèpes qui n’ont jamais cessé de sortir cet automne sont encore présents. Certains commencent à vieillir, tandis que d’autres sont encore tout frais.
Les pleurotes que j’avais observées l’hiver dernier ne sont pas encore arrivées, mais ce beau polypore denté, qui avait totalement disparu cet été, a repris sa colonisation d’un gros hêtre blessé par un engin de débardage. C’est un champignon de plus en plus rare, c’est la dernière station que je connais.
Vous vous en souvenez peut-être, je vous l’avais déjà présenté lors de mon premier billet cette année. Voilà que la boucle est bouclée !
Et puis je rencontre cet étrange pied de mouton. On dirait que ce champignon cherche à prendre la forme d’un sapin, ses aiguillons formant des sortes de guirlandes comme une tentative de décoration.
Ce champignon est à coup sûr là pour me rappeler qu’il est temps pour moi de vous souhaiter de passer d’agréables fêtes de fin d’année et de vous donner rendez-vous l’année prochaine !