Morilles 2013 : premières photos et vidéo

Alors que tout le monde panique en raison des conditions météo et pense que la saison est compromise, je me décide à aller visiter mes places à morilles.

Alors que tout le monde commence à paniquer en raison des conditions météo que nous connaissons dans l’Est de la France et commence à penser que la saison est compromise, je me décide enfin à aller prospecter à la recherche des morilles et des hygrophores de Mars.

Nous sommes début avril, et sauf année exceptionnelle et rarissime, je ne trouve jamais mes premières morilles avant le 3 ou 4 avril. Mes morilles semblent avoir une horloge biologique réglée comme du papier à musique pour se décider à pointer le bout de leur cône.

En fait, et contre toute attente si on s’en tient uniquement à la météo, les conditions sont plutôt favorables pour une saison de morille exceptionnelle :

– courant mars, nous connaissons une lente fonte de la neige, suivie d’une bonne période de pluie et d’une période printanière propice au réveil végétal lent et progressif.
– cette période est interrompue par une période de grisaille pendant laquelle les températures chutent, le vent d’est souffle, mais cette période est entrecoupée de période de petites pluies ou de neige aptes à entretenir une certaine humidité sur la couche superficiel du sol.
– depuis quelques jours, nous connaissons une période plus ensoleillée, toujours venteuse, mais avec des températures plus clémentes. J’en profite pour réaliser quelques mesures au sol car ce soleil de fin mars, tout début d’avril, dispense des rayons déjà bien puissants. Mes mesures me donnent une température de 19°C au sol, idéale pour la sortie des morilles.

En surfant un peu sur le net, je constate que la progression de la pousse des morilles est conforme aux autres années : elle progresse logiquement et lentement  du sud vers le nord dans notre hémisphère que ce soit en Afrique puis en Europe ou en Amérique du Nord.

Panorama de la zone de prospection dans les Vosges Saônoises entre 450 et 600 m d'altitude environ.
Panorama de la zone de prospection dans les Vosges Saônoises entre 450 et 600 m d’altitude environ.

Ce dimanche 7 avril, je tente une première prospection entre 450 m et 600 m d’altitude dans des zones relativement humides où le sapin des Vosges est largement représenté. Je ne trouve ni morilles, ni hygrophores de Mars. Je ne remarque que la présence des quelques collybies attachées à leur cône qui ont tendance à se dessécher en raison du vent d’est persistant.

Une collybie - Strobilurus sp, accrochée à son cône.
Une collybie – Strobilurus sp, accrochée à son cône.

Ce lundi 8 avril, on annonce enfin la pluie, elle arrive en tout début d’après-midi alors que je prospecte plus haut entre 600 m et 700 m d’altitude.

Panorama en Noir & Blanc de la zone de prospection dans les Vosges Saônoises entre 600 et 700 m d'altitude environ.
Panorama en Noir & Blanc de la zone de prospection dans les Vosges Saônoises entre 600 et 700 m d’altitude environ.

J’explore différents secteurs dans lesquels le sapin des Vosges reste très fréquent. J’ai beau varier les biotopes, ma quête aux hygrophores et morilles reste vaine.

Un biotope présentant de jeunes pousses d'épicéas et de sapins pectinés de différentes tailles en mélange, mais également des feuillus : hêtres, bouleaux.
Un biotope présentant de jeunes pousses d’épicéas et de sapins pectinés de différentes tailles en mélange, mais également des feuillus : hêtres, bouleaux.

 

Un biotope présentant de jeunes pousses d'épicéas et de sapins pectinés de différentes tailles en mélange.
Un biotope présentant de jeunes pousses d’épicéas et de sapins pectinés de différentes tailles en mélange.
Un biotope plus dégagé, principalement des épicéas et des sapins pectinés mélangés.
Un biotope plus dégagé, principalement des épicéas et des sapins pectinés mélangés.
Un biotope avec de très jeunes pousses de sapin pectiné.
Un biotope avec de très jeunes pousses de sapin pectiné.

Au passage, si vous ne savez pas distinguer les épicéa des sapins, ces jeunes pousses permettent de savoir à quelle essence nous avons affaire. La couleur argentée et l’aspect peu écailleux des troncs de sapins des Vosges, lorsqu’ils ne sont pas masqués par les mousses ou le lichen sont également caractéristiques.

Aiguilles plates dont le dessus est d'un beau vert sombre brillant, disposées en peigne, à l'insertion ronde et au bout arrondi caractéristiques du sapin pectiné ou sapin des Vosges - Abies alba ou Abies pectina.
Aiguilles plates dont le dessus est d’un beau vert sombre brillant, disposées en peigne, à l’insertion ronde et au bout arrondi caractéristiques du sapin pectiné ou sapin des Vosges – Abies alba ou Abies pectina.
Aiguilles plates dont le dessous est argenté de part en part d'une arrête plus sombre, disposées en peigne, à l'insertion ronde et au bout arrondi caractéristiques du sapin pectiné ou sapin des Vosges - Abies alba ou Abies pectina.
Aiguilles plates dont le dessous est argenté de part en part d’une arrête plus sombre, disposées en peigne, à l’insertion ronde et au bout arrondi caractéristiques du sapin pectiné ou sapin des Vosges – Abies alba ou Abies pectina.

J’en suis quitte pour rentrer trempé et frigorifié, la limite pluie – neige se situe à peine à 800 m environ.

Ce mardi 9 avril, cela fait 24 heures qu’il pleut. Je suis convaincu que le seul élément qu’il manquait pour déclencher une véritable première pousse était la pluie.

Je me rends donc, en début de soirée, sur un de mes secteurs à morilles coniques habituellement précoce situé à seulement 350 m d’altitude. C’est un biotope très particulier, au sol alluvionnaire, pauvre en lierre, frênes ou sapin, mais à la caractéristique « sucrée » que les morilles semblent apprécier, constitué majoritairement d’arbustes de la famille des Rosacées.

C’est ainsi que j’ai eu la chance de voir apparaître mes premières morilles coniques. C’est le tout début de pousse, elles sont encore minuscules pour certaines. C’est avec précaution, de peur d’en écraser, que j’ai progressé dans cette station afin de les photographier et les filmer rapidement entre deux averses.

Une jeune morille conique - Morchella elata en train de pousser. 9 avril 2013. Sur la droite, une taupinière donne une idée du terrain, plutôt alluvionnaire.
Une jeune morille conique – Morchella elata en train de pousser. 9 avril 2013. Sur la droite, une taupinière donne une idée du terrain, plutôt alluvionnaire.

 

Une jeune morille conique - Morchella elata en train de pousser le 9 avril 2013. C'est le tout début de pousse.
Une jeune morille conique – Morchella elata en train de pousser le 9 avril 2013. C’est le tout début de pousse.
Deux jeunes morilles coniques - Morchella elata en train de pousser le 9 avril 2013. On voit très bien la caractéristique "sucrée" de ce biotope très particulier.
Deux jeunes morilles coniques – Morchella elata en train de pousser le 9 avril 2013. On voit très bien la caractéristique « sucrée » de ce biotope très particulier.
Une jeune morille conique - Morchella elata en train de pousser le 9 avril 2013. Toute l'élégance et l'esthétisme de ce champignon sont réunis dans cette photo.
Une jeune morille conique – Morchella elata en train de pousser le 9 avril 2013. Toute l’élégance et l’esthétisme de ce champignon sont réunis dans cette photo.

Je n’ai rien cueilli, je suis adepte des cueillettes raisonnées, il sera temps de se faire plaisir plus tard, surtout que mes autres stations vont commencer à produire dans 48 ou 72 heures.

Une jeune morille conique - Morchella elata en train de pousser. 9 avril 2013.
Une jeune morille conique – Morchella elata en train de pousser. 9 avril 2013.
Une jeune morille conique - Morchella elata en train de pousser ce 9 avril 2013 dans une motte moussue.
Une jeune morille conique – Morchella elata en train de pousser ce 9 avril 2013 dans une motte moussue.
La plus grosse morille conique - Morchella elata que j'ai vue pousser ce 9 avril 2013. Environ 4 à 5 cm.
La plus grosse morille conique – Morchella elata que j’ai vue pousser ce 9 avril 2013. Environ 4 à 5 cm.
Une jeune morille conique - Morchella elata en train de pousser le 9 avril 2013. Certaines sont bien abritées.
Une jeune morille conique – Morchella elata en train de pousser le 9 avril 2013. Certaines sont bien abritées.
Une jeune morille conique - Morchella elata en train de pousser le 9 avril 2013.
Une jeune morille conique – Morchella elata en train de pousser le 9 avril 2013.

A noter que j’ai rencontré plusieurs petites morilles à l’aspect différent : la base du stipe est plus large, d’une couleur crème, mais plus foncé que celle des morilles coniques et dont le chapeau est arrondi.

Ces champignons sont encore trop petits pour une identification certaine, mais ils me font penser à la morille vulgaire – Morchella esculenta, même si je n’exclus pas la possibilité de morilles coniques aux formes atypiques. Il faudra attendre quelques jours pour y voir plus clair, lorsque ces champignons auront bien grandi.

Une jeune morille - Morchella sp en train de pousser le 9 avril 2013. Base du stipe plus large, stipe de couleur crème plus foncé et chapeau arrondi. Peut-être s'agit-il d'une morille commune ?
Une jeune morille – Morchella sp en train de pousser le 9 avril 2013. Base du stipe plus large, stipe de couleur crème plus foncé et chapeau arrondi. Peut-être s’agit-il d’une morille commune ?

J’en profite pour vous faire découvrir une petite vidéo de ce tout début de pousse, réalisée à la nuit tombante, sous un ciel chargé.

Youtube, début de pousse des premières morilles coniques.

Une fois de plus, je suis rentré trempé, mais la saison des morilles 2013 vient enfin de débuter avec quelques jours de retard.